L'IA peut-elle créer de l'art ?

L’intelligence artificielle a bouleversé de nombreux domaines, et l’art n’échappe pas à cette révolution. Depuis que je me suis plongée dans l’exploration artistique avec des outils comme Midjourney, je n’imaginais pas que cette démarche personnelle me conduirait à exposer dans des galeries parisiennes, à être représentée à New York (Montserrat et Agora), et à participer à des événements prestigieux comme le Red Dot Miami 2024 ou l’Affordable Art Fair de New York 2025. Cette trajectoire inattendue m’a poussée à reconsidérer ce que signifie réellement créer dans cette ère où l’humain et la machine collaborent.

Dès que j’évoque le sujet, les débats s’orientent systématiquement sur des réflexions profondes du rapport à la créativité. Prompter est-il créer ? Est-ce que développer un visuel via Midjourney est une action artistique ? Honteux ou fabuleux ?

Lorsque l’on parle de création artistique, l’intuition commune est que l’art est une manifestation profondément humaine, un reflet de nos émotions, de nos perceptions, et de notre rapport au monde. Mais qu’advient-il lorsque l’artiste se met à dialoguer avec une machine capable de générer des formes, des couleurs, des sons ?

Il est tentant de voir l’IA comme une simple boîte à outils, une machine ultra-rapide qui aide l’artiste à produire plus efficacement. Mais ce serait négliger l’impact profond que cette technologie a sur la manière même dont nous pensons la création. En interagissant avec une IA, nous sommes confrontés à une intelligence différente, dépourvue d’émotions mais capable d’analyser, de combiner, et de produire des œuvres qui échappent parfois aux limites de notre imagination. Dans cette collaboration, l’artiste ne s’efface pas, il oriente, il guide, il affine.

L’IA nous pousse à redéfinir notre rapport à l’œuvre d’art. Traditionnellement, l’art a été perçu comme une expression directe de l’âme humaine, une interface entre l’artiste et son public, médiée par la peinture, la sculpture, la musique ou toute autre forme d’expression. Avec l’introduction de l’intelligence artificielle dans ce processus, une nouvelle dimension apparaît. L’IA devient co-créatrice, non pas en substitut, mais en partenaire. Avant, l’artiste devait s’en remettre à ses compétences techniques et à son intuition. Aujourd’hui, grâce à l’IA, il peut explorer des possibilités infinies en quelques secondes, rejeter certaines suggestions, en affiner d’autres, et finalement aboutir à une œuvre qui porte encore sa marque unique, mais qui a été réalisée en collaboration avec une entité non humaine. Cela oblige à une réflexion profonde sur ce qu’est véritablement l’art : est-ce l’intention qui compte ou le résultat final ? Dans quelle mesure une œuvre co-produite avec une machine est-elle encore porteuse d’émotion ?

Pourtant, cette vision simplifie à l’extrême la réalité.

Prenons l’exemple de mon œuvre Now What, qui dépeint une petite fille faisant face aux critiques, nous défiant du regard. Cette enfant, aussi fragile qu’elle puisse paraître, irradie une force intérieure, semblable à celle d’un lion. La tension entre sa vulnérabilité apparente et sa détermination a été au cœur de ma démarche artistique. Ce tableau exprime cette dualité entre la force et la faiblesse, un contraste universel que chacun peut reconnaître.

« Now What ? » – AI art, Morgane Soulier, Oct 2024

Lorsque j’ai exposé cette œuvre, j’ai vu des personnes profondément touchées. Certaines se sont même mises à pleurer en se projetant dans cette petite fille. Le fait que l’IA ait été impliquée dans le processus de création n’a rien enlevé à l’émotion ressentie par les spectateurs. Au contraire, c’est la combinaison de ma vision et de la capacité de l’IA à magnifier ces contrastes qui a donné naissance à une œuvre capable de provoquer une telle réaction. L’émotion reste donc, in fine, une affaire humaine, même lorsque la machine participe au processus.

Quand un spectateur se tient devant une peinture générée par IA ou écoute une musique produite par une machine, il n’a pas conscience de l’absence d’émotion chez l’IA. Ce qu’il perçoit, c’est l’œuvre elle-même et ce qu’elle évoque en lui.

Vers une nouvelle ère de co-création

L’IA a ouvert une porte vers des territoires artistiques encore inexplorés. Il serait erroné de la considérer simplement comme un moyen de produire plus rapidement ou plus efficacement. Il s’agit plutôt d’une nouvelle manière de penser, d’imaginer, et de créer. L’IA permet aux artistes de repousser les limites de leur propre imagination, d’explorer des formes et des idées qu’ils n’auraient jamais envisagées autrement. C’est une véritable réinvention du processus créatif, une hybridation entre l’humain et la machine.

« Door to infinity » – AI art, Morgane Soulier, Sept 2024

En fin de compte, l’IA ne vient pas dénaturer l’art, elle le réinvente. Et ce processus de co-création ne fait que commencer. Les artistes qui se plongent dans cette collaboration avec la machine découvrent un champ de possibles infini. La question que nous devons nous poser n’est pas de savoir si l’IA peut créer de l’art, mais jusqu’où cette collaboration peut nous emmener, quels nouveaux horizons nous pourrons atteindre en associant nos esprits créatifs à la puissance algorithmique.

Ce que j’ai appris de cette aventure, c’est que l’art, quel que soit l’outil utilisé, reste profondément humain. L’IA, par sa capacité à générer des formes et des idées, me permet d’aller plus loin, de sortir de mes propres limites. Je vous invite à découvrir cette symbiose lors de mon prochain vernissage à Lyon, le 20 novembre (inscriptions ici). C’est là que vous pourrez voir, de vos propres yeux, comment l’intelligence artificielle transforme, enrichit et sublime la création artistique.

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Je suis également conférencière et consultante. Je vous accompagne dans la compréhension du monde qui change via des conférences et ateliers pédagogiques de sensibilisation, de démystification et d’aide dans la prise en main des outils d’IA Générative. Si vous souhaitez réserver une conférence et / ou être accompagné à titre individuel ou collectif, merci de me contacter ici

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Invitation au vernissage de l’exposition MA-GI-FI-QUE, en novembre à Lyon

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🗓 Agenda

De mars à octobre : Animation de la HR Academy de la Société Générale et des séminaires Data RH – réservé aux collaborateurs de l’entreprise, merci Marc Sollin Florent Maire Odile Thesmar Sandrine Rampont pour la confiance renouvelée !
De septembre à décembre : 8 ateliers de formation pratique « L’art du prompt » dédié à l’ensemble des équipes marketing d’un groupe pharmaceutique.
17 octobre 2024 : Atelier Data RH pour la Société Générale
18 octobre 2024 : Intervention sur la table ronde du Forum FinTech sur la thématique « L’IA générative : c’est quoi ? Quelles perspectives pour la finance ? », sur invitation de Frédéric Damaisin KPMG KPMG Grand Sud-Est (AURA-BFC & SUD-EST)
22 octobre 2024 : Animation de la table ronde « Futur et prospective : quelle est la place de l’excellence ? » lors de la convention annuelle de TTI Success Insights France
24 octobre 2024 : Animation d’un atelier interactif « Apprendre à utiliser l’IA générative » pour les collaborateurs marketing et communication d’un groupe pharmaceutique
30 octobre 2024 : Animation d’un atelier interactif « Apprendre à utiliser l’IA générative » pour les collaborateurs marketing et communication d’un groupe pharmaceutique (bis)
7 novembre 2024 : Animation d’un atelier interactif « L’IA générative dans les médias«
14 novembre 2024 : Animation de l’évènement Evolve, la conférence majeure sur les données et l’IA, organisée par Cloudera Sophie Papillon Laurène Lombard-Platet . Évènement ouvert à tous, inscription ici
15 novembre 2024 : Le procès fictif de l’Intelligence Artificielle. Plus d’informations à venir, inscription gratuite et obligatoire ici
20 novembre 2024 : Vernissage exposition MA-GI-FI-QUE à Lyon. Inscription ici
21 novembre 2024 : Animation d’un atelier « IA, metaverse, comprendre le monde qui vient » pour Women in Leadership, chez Deloitte.

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